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Michel Barnier a-t-il enfin trouvé la formule pour mettre du liant entre les parlementaires du « socle commun » ? Après les buffets apéritifs de la ministre chargée des relations avec le Parlement, Nathalie Delattre, et les petits déjeuners transpartisans de la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, le premier ministre s’apprête à réunir en intergroupe, commission par commission, les députés des quatre formations qui soutiennent son gouvernement. Mercredi 13 novembre, les élus de la commission des affaires économiques issus d’Ensemble pour la République (EPR, groupe de Renaissance), du MoDem, d’Horizons et de la Droite républicaine (groupe du parti Les Républicains, LR), doivent inaugurer la série de rencontres avec un premier petit déjeuner autour du locataire de la Rue de Varenne.
L’initiative intervient alors que les débats houleux sur le budget 2025 soulignent les divisions du « socle commun », les alliés de circonstance de sa coalition gouvernementale, et alimentent les critiques contre le chef du gouvernement. « Etre sur les bancs de l’Assemblée ? Pour quoi faire, fulmine le député (Renaissance) de la Moselle Ludovic Mendès. On a découvert le texte du budget comme ça, puis, quand on est inquiet, on n’a pas l’impression d’être écouté… C’est la méthode qui ne va pas. »
Cette démobilisation se traduit en défaites symboliques, dont la plus visible a été l’approbation lundi 4 novembre, en séance publique, du volet recette du projet de loi de financement sur la Sécurité sociale (PLFSS), largement récrit par la gauche. Avec notamment une victoire des élus du Nouveau Front populaire sur la réforme des retraites. Rebelote vendredi 8 novembre : l’Assemblée nationale a de nouveau adopté un florilège de taxes (malus pour les deux-roues bruyants, taxe sur les rachats d’actions…) sous l’impulsion de la gauche et du Rassemblement national et contre l’avis du gouvernement.
« Sous le couvert de laisser le débat se dérouler, on laisse une tribune formidable à nos oppositions. Est-il nécessaire de prendre une baffe puis de tendre l’autre joue ? », blâme le député (Renaissance) de l’Oise Eric Woerth, irrité, comme la plupart de ses collègues, que le premier ministre n’ait pas eu jusqu’ici recours à l’article 49.3 de la Constitution (qui permet l’adoption d’un texte sans vote) pour mettre fin aux débats.
A Matignon, on s’élève contre ce procès fait à la méthode Barnier, accusé de ne pas suffisamment intervenir pour éviter la cacophonie qui règne à l’Assemblée nationale. Et de ne pas œuvrer suffisamment à solidifier sa majorité relative. Son entourage rétorque que le premier ministre a assisté, au moins, à une réunion de chaque groupe du « socle commun » ces dernières semaines. Et il rencontre les présidents des groupes qui le soutiennent chaque semaine à Matignon, insiste-t-on.
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